Ce matin je me réveille très tôt en espérant lever ma béquille au plus vite. En préparant mon petit déjeuner à base d’avoine de fruits frais, fruits secs, cannelle, chia, douceurs lait et thé chaud, commence une conversation avec Eloy, l’homme qui m’a loué une toute petite chambre pour la nuit à un prix tout aussi petit. Hier J’ai trouvé cet endroit par hasard, hier en voyant une affiche « chambre à louer ». Eloy habitait à São Paulo, suivant le modèle de l’homme pressé, puis il y a deux ans, il s’est installé sur le littoral pour pouvoir prendre le temps de vivre tout simplement.

Au final il est déjà 10h30 lorsque je quitte mon hôte. Quelques centaines de mètres à peine et me voilà déjà à taper la causette avec un groupe de cyclistes, « pedal entre amigos », originaire de Santos, qui s’apprêtent à pédaler dans cette direction. Ils m’invitent à me joindre sur leur photo de groupe et me chargent en bonnes énergies pour la journée.

Après quelques kilomètres de piste cyclable le long de la plage, retour dans les rues pavées puis directement sur la plage, la marée basse laisse le sable suffisamment ferme pour supporter le poids de la bicyclette chargée jusqu’au cou.

Après deux heures c’est la pause déjeuner à Itanhaém. Pédaler sur la plage durant cette période de l’année est très agréable, peu de monde, quelques cerfs-volants, des pêcheurs, quelques baigneurs, des gens profitant des terrasses ou des paillotes animées au son des multiples tendances musicales brésiliennes, le bruit des vagues, quelques ULM qui survolent la plage, puis le retour des vagues... 

Entre Itanhaém et Peruíbe, les dunes et la végétation m’empêche de passer, je me dois de rejoindre l’axe principale de la BR101 pour quelques kilomètres, heureusement la bande d’arrêt d’urgence est assez large. 

Enfin une passerelle qui me permet de passer de l’autre côté de la voie rapide et d’en sortir par la même occasion. Je rejoins à nouveau le bord de mer en discutant avec un jeune cycliste puis avec Paulo qui se déclare être « un cycliste noir , habillé de noir sur un vélo noir », sa vielle monture Peugeot est encore superbe. Je finis mon trajet du jour en sa compagnie puis il m’indique un endroit pour dormir par l’intermédiaire d’un de ses amis. Je me retrouve chez l’allemand qui est en fait un descendant de colon hollandais de Pernambuco.