La pluie au petit matin incite à la grasse matinée, savoir prendre le temps est un des privilèges de ce mode de vie nomade. Après le brunch, sous une forte chaleur, exploration vélocipède des 5 lacs de la zone sur des chemins sabloneux en slalomant entre les araucarias. La fin d'après midi approche, le vent souffle fort, direction le lac Aluminé pour trouver un spot sur la plage. Vue l'orientation ce devrait être moins exposé aux bourrasques. Au bout de la route, un petit sentier nous mène à une baie isolée de toute beauté, ce sera notre lieux de campement pour les prochains jours. Marian monte la tente pendant que je ramasse du bois, accumule des pierres pour protéger le feu de camp et supportter la grille. La cuisine est en place, c'est l'heure du dîner, quel kiffe de cuisiner au feu de bois!

Le lendemain c'est le jour de mon anniversaire, l'endroit est idéal, la matinée passe le cuir au vent, les boules à l'air libre. Marian me prepare un gâteau au citron, polenta et myrtilles séchées avec le traditionnel mâté, ce matin je ne fais rien, seulement profiter des bonnes ondes... Voilà l'été chantaient les négresses vertes durant mon adolescence, soleil, chaleur, baignade, hamac, farniente et siesta à l'ombre d'un araucaria. Avant la nuit, séance lavage avec l'eau ayant chauffée au soleil toute la journée puis dîner sous les étoiles. Petite ombre au tableau, impossible de retrouver le filet à épices, celui-ci s'est purement et simplement volatilisé durant l'après midi. Nos soupçons se porte sur l'unique visiteur du jour, un chien noir qui a dû être allécher par l'odeur du thon utilisé dans la salade du déjeuner. Il a carrément embarqué tout le filet, huiles et épices. C'est la deuxième fois que je me fais détrousser par un canin en Argentine après la chaussette imperméable à Rio Grandes. Décidément ! Adieu mes petites boîtes bien pratiques, récupérées dans cette autre vie où je travaillais dans l'aviation. Moi qui voulait voyager un peu plus léger, et bien c'est chose faite!

Les nuits étoilées me permettent peu à peu d'identifier les astres lumineux du ciel de l'hémisphère sud, Orion, le grand chien, le lièvre, la colombe, la liste s'allonge doucement mais sûrement.

Les nuits sont de moins en moins fraiches, exposé au soleil levant la température monte rapidement sous la toile de tente. Il faut rapidement sortir du sac de couchage, quitter son tee shirt, ouvrir l'abside afin que s'engouffre une brise rafraîchissante. Déjà le soleil carresse notre peau, le va et vient des vagues invite à un plongeon matinal.

Il reste des vivres, c'est décidé,un jour de plus à passer dans cette baie au bord du lac Aluminé. Dès le petit déjeuner les rayons solaires dardent notre peau, vite à l'ombre des végétaux. La zone de fraîcheur se réduit comme peau de chagrin à mesure que le soleil poursuit sa course vers l'ouest.

Le bon vieux Serge nous le chantait :

Sous le soleil exactement

Pas à côté, pas n’importe où

Sous le soleil, sous le soleil

Exactement, juste en dessous.