7h,il fait encore nuit noir, pas un bruit dans la forêt, comme chaque matin mon horloge biologique me réveille, un besoin pressant... Les premières fois que tu vas bouser dans la forêt en pleine nuit ça fait bizarre et puis comme tout on s'y habitue rapidement et ça ne pose plus aucun problème. Doucement la vie commence à s'activer, la chape de nuage est bien basse ce matin, tout commence par le feu, essentiel dès que la température commence à baisser significativement et ceux au moins jusqu'à l'apparition du soleil qui passera au dessus de la montagne vers 10h. Il faut ensuite faire un numéro d'équilibriste sur un tronc d'arbre mort au bord du lac pour aller chercher de l'eau, la faire bouillir pour profiter d'un bon maté bien. L'aube naissante amène plus de clarté sur ce paysage de paix, quelques Huet Huet et autres volatiles s'expriment dans le bosquet, un caracara me survole et se pose sur une branche à proximité. Il faut garder un oeil sur le feu et l'alimenter, la gamelle faisant office de bouilloire est posée sur une grille improvisée avec du fil de fer. C'est maintenant les péruches verte à queue rouge qui apparaissent, toujours en groupe, très bruyantes, elles piailllent dans les branches, virevoltent entre les arbres, vont et viennent au grès de leur voltige et s'activent encore plus lorsque le soleil apparaît.

La couche de nuage prend un ton bleuté, c'est bon signe, le sommet da l'autre côté du lac apparaît ensoleillé, peu à peu la brume se lève, bientôt le soleil percera la strate vaporeuse. Petite promenade afin de cueillir les dernières murs avant que la saison ne se termine. le Martin pêcheur apparaît sur la berge, perché sur une branche, soudain s'envole au dessus de l'eau en vol stationnaire tel un colibri puis plonge vers sa proie et revient se poser sur une autre branche. Je 'en au jamais vu un aussi grand! Quelle chance de se retrouver en pleine nature durant cette forte poussée de délire collectif. Nous en discutions hier soir au bord du feu avec Silvina, l'humanité aurait-elle oublié l'impermanence de nos vies, un jour nous mourrons, tous, sans exception, pourquoi donc se priver de vivre par peur de cette mort qui viendra tout ou tard? Encore moins pour une épidémie du même niveau que celle d'influenza. Mission bois puis déjeuner au soleil. Le garde parque apparaît soudain masqué dans son véhicule et me signifie de rester à distance. Imbécile! On comprend de suite le niveau en voyant le mec se pointer, seul, dans son véhicule, au milieu de la nature avec sa muselière sur le nez! La connerie c'est sans limite et quand on voit que ce type qui devrait être connecté avec la nature, manipulé et endoctriné à ce point, on comprend vite qu'on est pas sorti de l'auberge avec le nombre impressionnant d'ignorants et de soumis qui nous entourent. Direction la baie exposée ouest pour profiter le plus possible des rayons du soleil en sirotant un maté et des galettes de murs et framboise. Ce soir c'est bbq végétarienne aubergines, pomme de terre poivrons farcis et courge. Après une semaine de paix totale, beaucoup plus de mouvement en ce dimanche ensoleillé. On décide de rester un jour de plus pour observer la pleine lune dans ce lieu magique. Ensuite ce sera retour vers Bariloche pour récupérer mon nouveau passeport ainsi que de la paperasse administrative.