2019 est passé tel une comète dans le fil du temps, combien de rencontres, de personnes fantastiques et intéressantes, d’enseignements, d’endroits merveilleux parcourus, parfois dans les pas de certais grands noms de l’histoire comme Sir Richard Burton, Auguste de Saint Hilaire, ou El Che Guevara mais toujours en imprimant mes propres traces dans ma propre histoire.

Plus de 5000 kilomètres parcourus et 25000 mètres de dénivelés positif durant environ 8 mois de pédalage, seulement 8 mois sur 12 car le projet n’est pas de pédaler tous les jours, c’est mon moyen principal de locomotion, il est bon également de s’arrêter pour prendre le temps. Ce temps si précieux qui défile inlassablement, le plus grand luxe de cette époque de pressage citron de la masse humanoide productive est d’avoir du temps pour soi en d’en faire ce qu’on en veut pour vivre a fond tous ses rêves. 

Brésil, Uruguay, Buenos Aires et l’Argentine dès le mois de novembre, se sont enchainés et puis est venue la tant attendue Patagonie, terre mythique qui continue à gérer la même attraction que cette terre de mythes et légendes qui attirait les navigants européens, corsaires, scientifiques à s’aventurer et sillonner les mers afin d’explorer les confins de contrées jusque-là inconnues.

Le vaste territoire de la Patagonie présente des milieux ambiants tellement différents qui coïncident néanmoins en beautés naturelles, en paysages imposants et en grande richesse de culture et d’histoire.

c’est de la rencontre entre l’homme venu d’orient et les habitants originels qui habitaient la région, qu’est apparu le terme de Patagonie. Aux 16ème siècle apparait pour la première fois ce therme dans les chronique de Antonio Pigafetta, les théories sont diverse mais vraisemblablement les premiers arrivant européens rencontrèrent les Tehuelches et les nommèrent les Patagones en référence à la taille des pieds des aborigènes, couverts de peaux afin de se proteger de la rigueur du climat, mais aussi à la relation avec le géant Patagon, personnage littéraire dans le nouvelle les Pantagons dans le Primaléon de 1512. la terre des Patagons apparait ainsi dans la cartographie du 16eme siècle.

je franchis la porte par la Patagonie côtière atlantique et son vent puissant, traversai la pampa puis arrivai à la patagonie Andine et lacustre à San Carlos de Bariloche pour y rencontrer Mónica et partager un bout de route pour ce dernier mois de l’année.

L’idée initiale étant de pédaler la zone, mal équipée, trop chargée, sans expérience de montagne, ni de pédalage, je me rendis vite compte que cela n’allait pas être possible.

Nous décidâmes de commencer par explorer la zone autour de Bariloche, en commençant par le cerro Leones, situé à proximité de Dina Huapi notre lieu de résidence initiale, puis 

vint le parc national Dina Huapi, à pieds en mode trekking et camping sauvage le plus possible bien que ce soit interdit et de plus une zone connue d’habitat du Puma. Des siècles de chasse et de maltraitance le laisse désormais bien à distance, il évite l’homme comme la peste, seul un malentendu en tombant sur se petits pourrait représenter un véritable danger. Aucun mort n’ayant jamais été relaté par une attaque de puma, néanmoins le panneau et les traces fraiches restent impressionnants la première fois.

Partir du lac Mascardi et monter jusqu’a cerro Tronador fut une belle aventure et la découverte d’un nouveau terrain de jeu pour Mónica, premier trekking, premiers pas dans la neige en haute montagne, découverte de la souffrance physique liée au port du sac à dos, mais quel spectacle permanent, des lacs plus beaux les uns que les autres, aux variations de tons bleu et vert, des forêts d’Alerces millénaires, des glaciers en veux tu en voilà, torrents, cascade ronflantes et natures exubérantes, eau pur, potable à la source directement sans le moindre filtre. 

C’est bon de savoir aller chercher les belles choses que mère nature nous offre.

Pampa linda, refuge Otto Meiling, paso de la Nuves, lago frias, pour qui va à Bariloche, des classiques qui offrent une grande diversité de paysages. la dernière partie entre le refuge Rocca et Puerto Frias aura été la plus sauvage et la plus fun à mon goût, la difficulté ne fait pas peur au contraire elle est un stimulant, un excitant qui anime tous mes sens.

Troncs couchés, explosés par la foudre ou par les avalanches, glissement de terrain , sentier effacé par endroit, fond de vallée gorgés d’eau en cet fin de printemps, jeu d’équilibriste pour passer d’un appui à l’autre, un véritable parcours aventure 100% naturel, un régal avant d’arriver au lac pour enchainer une petite croisière lacustre et profiter d’une autre manière de cette région incroyable de beauté.

Retour à Bariloche pis découverte de la colonisation Suisse avant de commencer à descendre vers le sud comme d’habitude sans véritablement savoir où nous allions.

Lago Gutierrez, lago Steffen, à chaque fois une nouvelle aventure, de nouveau panoramas andins, de l’eau, lacs et lagons plus beaux les uns que les autres, pour ma part avec mon vélo paquebot, Mónica alternant entre le stop, le bus et la marche.

On se quitte pour 48h, le temps pour moi de passer par le parc national de los Alerces et de parcourir plus de 200km, pour se retrouver à Esquel.

Les informations glanées en chemin décident du reste de voyage, location d’un véhicule et direction le Chili pour toucher l’océan Pacifique, se relaxer aux sources thermales de Amarillo, gravir le volcan El Chaitén puis finalement revenir proche de la frontière dans la vallée bénie des dieux à Futaleufú, pour finir l’année en beauté avec quelques sensations dans les rapides de la rivière Futaleufú. Apparemment le rafting est une des activités à ne pas manquer dans cette endroit, je le confirme! Belles sensations et encore une première pour Mónica.

Pour commencer l’année 2020, Monica est retourné vers le Brésil, ce mois de voyage est passé à toute vitesse, je suis sûr que ça lui servira dans sa reconstruction, ce n’est qu’un au revoir, on se reverra .je me retrouve à nouveau en mode ciclo-voyageur solo, le sud m’appelle va falloir tracer rapidement vers Ushuaia pour profiter de la belle saison.

L’année commence bien , suis déjà invité à manger l’agneau traditionnel avec les voisins de mes hôtes.

Le lendemain j’attaque la descente entre guillemets de la vallée de Futaleufú car au Chili il n’y a pas de gros cols, pour l’instant c’est toujours en dos d’âne, en haut, en bas, en haut en bas, non stop , les kilomètres s’enchaînent et les dénivelés également.

La route australe est très fréquentée par les cyclistes, motards, auto-stoppeurs et personnes voyageant en vanne, c’est un classique de cette zone du monde.


Suis arrivé hier à Coyhaique, ma première véritable ville chilienne après 6 jours de pédalage, 460 kilomètres et 6270m de dénivelés positifs, on est carrément sur une base bien plus élevée que l’année 2019… En y réfléchissant la cordillère va du sud du continent jusqu’en Colombie. Ça promet!

Repos pour quelques jours et décisions qu’en à la suite du parcours, j’ai déjà glaner un bon nombre d’informations pour la suite, il faut désormais faire des choix.