Au réveil la chance est avec nous, le temps a tourné, tempête de ciel bleu, les rayons de l'astre solaire illuminent la tente commence à nous réchauffer et à sécher les affaires humides pendant que nous préparons le peu de nourriture qui nous reste pour le petit déjeuner. Les vivres sont épuisés il nous reste de quoi manger pour le déjeuner et pas grand chose d'autre. Ça commence fort puisqu'il reste environ 2km de pente à 10% pour atteindre le sommet. Ce matin la vue sur la vallée et la gorge où se love la rivière est spectaculaire. Au sommet passe enfin un véhicule, un paysan du coin et sa femme à qui je quémande un peu d'eau potable et qui me donne gracieusement un litre d'eau bien fraîche. De l'autre côté de la montagne, sur les hauteurs le chemin est ombragé donc beaucoup plus boueux. Encore quelques kilomètres et nous arrivons à une source d'eau bien fraiche, c'est le moment de recharger nos bidons en eau pure, se laver le gosier. les points cardinaux et se brosser les dents avant de reprendre en cadence. À l'ombre il ne faut pas bien chaud alors pas la peine de trainer. Que ça fait du bien de pédaler et avancer sans pousser, de retrouver le soleil mais évidemment les zones pâteuses et glissantes entrainent quelques chutes, sans gravité fort heureusement. Ma casquette se fait la malle dans la descente, lorsque je m'en rends compte c'est déjà trop tard elle est bien trop loin. La descente encore une fois est inclinée, elle sollicite nos freins et nos poignets. La brume dans le fond de la vallée se rapproche nous décidons de nous arrêter avant de l'atteindre pour la pause déjeuner. Peu après la remise en route de la rotation de nos roues, la température chute drastiquement, entrée dans le brouillard, adieu astre solaire, bonjour la brume. À mesure que diminue l'altitude, change la végétation, moins de lichen, apparaissent les abiétacées et les eucalyptus, le chemin est de plus en plus sec.

Au bout de 3h15, arrivée au camping de Rio Grande qui borde la rivière, il reste 40km jusqu'à Lules, décision est prise de passé la nuit ici, pourquoi se presser pour retrouver la ville alors que nous sommes dans un endroit paisible et luxuriant, d'autant plus que le camping dispose d'une chambre avec un lit confortable qui nous coûte 2 euros de plus que d'installer la tente. Noemie la gérante est super sympathique, après un apéro bien mérité, une séance de lavage de fringues et des montures, elle nous prépare une bonne pizza arrosé d'une bière fraiche. Le déjeuner de demain sera composé de 4 oeufs et deux "tamales" avec un peu de pain. Le tagal est une spécialité du nord argentin à base de maïs et de fromage cuisiné à l'eau bouillante dans une feuille de maïs. Le brouillard est tombé, le vent s'est levé avec un peu de chance les habits accrochés sous un toit attenant à la chambre. Le lendemain les affaires sont encore humides mais le soleil brille de mille feux, en attendant d'être au point pour le départ, nous tapons le bout de gras avec Noémie, profitons d'un bon maté accompagné de quelques gâteaux. Finalement Noémie nous donne trois "tamales" mais malheureusement ils sont congelé, inapte à la consommation durant notre étape du jour, il faudra les passer dans l'eau bouillante, ce sera donc pour plus tard.

L'étape du jour que l'on pensait plutôt tranquille au niveau des efforts fournis, ne l'est finalement pas tant que ça. Il nous faudra avaler plus de 50km de route de terre et environ 650 mètres de dénivelé positif malgré le fiât que nous descendions en plaine.

Heureusement le chemin est désolé, seules quelques habitations de temps en temps et la nature encore et encore, la nature verdoyante et luxuriante. Evidemment dans cette région où le temps change rapidement en raison de l'humidité ambiante, le brouillard est rapidement de la partie,

nous accompagne jusqu'à ce que nous finissions par distinguer la ville de Lules au fond de la vallée. Au sommet de la deuxième ascension du jour, exigeante à souhait nous engloutissons nos oeufs avec du pain. ce sera tout pour aujourd'hui en ce qui concerne le déjeuner. heureusement la suite du trajet est beaucoup plus facile. Une fois arrivée en plaine, nous traversons la zone de production agricole, agrumes et canne à sucre, avant d'atteindre la ville de Lules où nous étions passé il y a environ un mois. Au programme, rencontre avec Adrian, le proprio du magasin de vélo kamikaze, histoire de commencer à étudier un changement de bike pour ma part et un changement de pignons de transmission pour Silvina. Après avoir trouvé un tuyau d'arrosage pour laver nos vélos , nous trouvons un hôtel pour la nuit au centre ville. Une douche chaude plus tard, direction le pub pour une bière artisanal et un burger.