J10, je me lève plus tôt comme d'habitude pour creuser mon petit puit matinal, bref, je vais chier 💩Au retour je passe par le ruisseau pour un brin de toilette et remplir la gamelle de flotte.

De nouveau difficile d'allumer le feu.

Je réveille Silvina qui a changé d'apparence pendant la nuit, la face boursouflé comme si elle avait été pique par un essaim d'abeilles, comme si elle avait été née à Ulan Bator, Mongolie. 

Probablement une réaction à la combinaison l'altitude, la descente rapide et la deshydratation. À part de ça, tout va bien, la mongole a le sourire mais les yeux plus que bridés, une petite fente laisse passer la lumière du jour.

Préparation active du petit déjeuner et du déjeuner, profitant du feu pour utiliser les denrées qui ont un temps de cuisson plus long.

Pendant le remballage des affaires un guide local et une pilote de rallye apparaissent pour taper la causette, ils descendent du geiser.

11h30 passé, les affaires planquées derrières la petite muraille sèche, nous attaquons la montée vers le volcancito de Troya , heureusement sans poids superflu car la pente est plus que raide.

On est bon pour pousser un morceau avant de pédaler la dernière partie, larguer les vélos au sommet du mirador est descendre vers ce geiser blanc qui trône au fond d'un puit, seul, dans un environnement aux tons rouges, jaune, ciel bleu et nuages cotonneux.

Choc de textures qui s'entremêlent, des couches de sel se superposent, crémeuses, ni blanche, ni jaune, parfois le sel recouvre d'un blanc immaculé de la roche rouge. Le cratère a des reflets turquoises, parfois céleste ou vert en fonction de l'illumination, on dirait la demeure de Neptune.

Wahou ... Incroyable , quelle vision! Descente dans cette énorme fosse afin de se poser au bord du cratère rempli d'eau froide bouillonnante. Un paysage quasi incompréhensible, surprenant, inespéré pour avaler notre déjeuner.


Une bonne heure à observer ce panorama sublime, phénoménal, le voir évoluer, changer de couleur, puis vient le moment de le laisser derrière nous. Le vent se lève, le mal de crâne aussi, il est temps de redescendre en mastiquant quelques feuilles de coca.

Retour au campement, chargement des montures remplissage des bidons et en avant, retour dans la vallée de la veille pour suivre le flux du Rio Salado.

Le vent en notre faveur finit par tourner, de face c'est une autre histoire. Après quelques kilomètres, traversée de la rivière, on en profite pour se déshabiller,  immergé nos corps, prendre un bain rapide pour adoucir nos senteurs sauvages. L'eau descendant des glaciers est plus que froide mais nécessaire pour laver les effluves de plusieurs jours d'effort intense.

L'eau nous réénergise, relâche nos muscles tendue avant de poursuivre la vallée jusqu'à la route 76 où nous attend une belle montée bien raide, vent de face évidemment.

Le paysage et les tons changent avec des minéraux aux couleurs plus grise. La route internationale 76 n'est pas en bonne état, c'est du gravier, de toute évidence aucun entretien depuis un bon moment.

Le poste de frontière se fait désirer et apparaît après une dernière ascension pénible notamment en raison de la fatigue accumulée, il est déjà 17h30 lorsque nous arrivons à bon port.

Le poste frontière est désert, abandonné, il n'y a pas âme qui vive, comme si tout avait été laisse en plan du jour au lendemain. Encore un des effets des mensonges et de la manipulation de la crise du corona circus.

Le vent intense nous pousse à chercher une zone protégée, on fait le tour du propriétaire, tout est fermé, en apparence.

Soudain j'aperçois une énorme barre de fer qui bloque des volets attachés avec du fil de fer.

En dégageant le tout, bingo, une fenêtre qui donne dans les dortoirs est ouverte. Ce soir on dormira au chaud.

On s'installe donc dans les installations mise gracieusement à disposition par les instances douanières et la gendarmerie.

Lits superposés en abondances, choix de la chambre et du matelas, difficile de faire mieux, une envie irrésistible de sieste me pousse dans les bras de Morphée. Je pourrai déjà commencer ma nuit, néanmoins il est préférable de profiter de la lumière du jour pour préparer nos prochains mets.

En raison des fortes bourrasques nous utilisons un grand four en boue pour cuisiner nos différents repas en commençant par un bon thermos de thé.

Je prépare une gamelle pleine de millet avec une sauce masala et des légumes déshydratés. Pendant la cuisson, apéro biscottes, fromage crémeux,nous ouvre l'appétit.

La fringale est telle que nous engloutissons toute la portion, avant de remettre à cuire une autre ration de riz au légumes pour le déjeuner de demain.

Rassasié il est temps de retrouver nos quartiers pour la nuit, toilettes et eau courante à disposition au bout du couloir, à l'abri des intempéries nous rejoignons les bras de Morphée pour dormir comme des bébés, les fesses au chaud.