Aujourd'hui c'est le grand départ pour la route des 6000 sud, nuit sans tente, couverture de survie à même le sol pour un remballage rapide, levé aux aurores histoire de ne pas trop souffrir de la chaleur et décollage vers 8h. Le soleil est déjà de sortie, le thermomètre monte en flèche à mesure de l'avancée en direction de la cordillère. Au programme 1500m de dénivelé sur 54km, route asphaltée. Après une petite heure il fait déjà 30°, au bout de 24km apparaît l'accès au canyon de "l'indio", superbes formations géologiques qui exposent les différentes strates de la zone, couloirs minerals de roches d'une vingtaine de mètres de haut pour ce qui fut autrefois le lit d'une rivière. Ce corridor nous amène jusqu'à d' éblouissantes formations rocheuses d'un couple indigène qui paraît s'embrasser.

Une jolie promenade de quelques kilomètres sous la chaleur de midi. Il est temps de reprendre la route, continuer à monter en altitude à la recherche d'un peu plus de fraîcheur. Les endroits ombragés, nécessaire à la pause déjeuner, se font rare au bord de la route. Au bout de 35km c'est trouvé, non loin de la rivière, à l'ombre des arbres nous nous protégeons du soleil qui darde notre peau et avalons une collation bien méritée.

Le vent s'est levé, pour une fois il est d'une grande aide, pousse nos monture vers les sommets.

Le spectacle des paysages qui défilent devient chatoyant, bariolé et coloré.

La porte d'entrée de la Cordillère, à mes yeux se situe au niveau de la "quebrada de la Angostura", la route s'enfile entre des montagnes rouge flamboyantes contrastantes avec un mont noir mate plus en retrait. Plus nous avançons dans notre ascension et plus la palette de couleurs du peintre mère nature s'intensifie .

Le spectacle est au rdv, les derniers km passent plus facilement avec une telle beauté, la fatigue ne se fait plus trop sentir malgré nos bikes super chargés (5jrs de vivres et 12l d'eau au départ). Nous arrivons au refuge Gallina Muerta (poule morte) vers 17h, 2960m.

Après quelques instants à profiter de l'ombre, direction la rivière au flux chocolaté pour profiter d'un rinçage, lavage en bonne et due forme.

Collecte de bois aux alentours et préparation du dîner. L'eau potable a été consommée en plus grande quantité que prévue, ce ne sera pas suffisant pour les deux prochains jours. Nous arrêtons une camionette qui nous approvisionne et nous déleste de quelques kilos jusqu'à " l'hosteria Cortaderas" où nous serons obligé de passer demain afin de recharger la bidons. Dîner sous les étoiles avant de s'installer à même le sol dans le refuge. Au moment de sombrer dans le sommeil le bal des rongeurs commencent, ça circule autour, il faut se relever et bien ranger toutes les affaires, pendre la nourriture, remettre tout le matos dans les sacoches. Les visiteurs ont fui par-dessous la porte que nous colmatons tant bien que mal. Pour pas grand-chose à vrai dire. Le cirque recommence de plus bel et ceux jusqu'à 3h du mat'. Y a plus de nourriture à portée, je laisse même des raisins secs dehors, néanmoins les rongeurs semblent préférer la douceur de la cabane. Finalement la nuit sera courte puisqu'il faudra se lever tôt afin de ne pas trop souffrir du vent.