La nuit a été fraîche et agitée, dormir à la cuillère ne fournissant la chaleur humaine que d'un côté il a fallu se tourner régulièrement afin de ne pas trop sentir le froid envahir nos corps endormis.

1h45, nous attaquons la montée, le ciel est étoilé, en avant. La nuit complique l'orientation et le points de repères de la veille ont disparus. Résultat nous nous rendons compte après une bonne vingtaine de minute que nous sommes sur le sentier de descente qui est beaucoup plus engagé que celui pratiqué pour la montée. Un groupe l'éclaire désormais avec les lampes frontales, pas de doute nous sommes sur le sentier de descente, le plus incliné.

Petit à petit je tire vers la droite en direction de cette voie pendant que nous continuons l'ascension.

À mesure que nous montons il fait de plus en plus froid, il faut dire que nous ne sommes pas vraiment équipé non plus pour les hautes altitudes. Marian avec des gants de vélo et moi des sous gants, il faut donc garder les mains au chaud dans sa veste le plus possible.

À ces altitudes, écouter son corps est essentiel, ne surtout pas aller au delà de son propre rythme afin de durer dans le temps. La journée sera plus que longue, doucement et sûrement nous avancerons dans le vent.

Au bout de trois heures nous arrivons au camp d'altitude à 3600m, il reste encore 1102m d'ascension , désormais nous sommes super exposé aux bourrasques, on distingue dans la pénombres de grande aires blanches et rugueuse, ce sont les premiers glaciers sur les côtés. La température oscille entre -10 et -15°, le chemin rocailleux est congelé , mon gros orteil gauche également.

De temps en temps une petite pause pour une gorgée de thé tiède et une douceur sucrée mais rien de plus. On ne peut qu'avancer, l'immobilité serait synonyme de mort annoncée.

Au dessus de la montagne apparaissent clairement et horizontalement les constellations du scorpion et du sagittaire, l'ascension continue.

Aux aurores le froid est intense et il faut désormais passer des zones bien engagées au bord d'un précipice avec un énorme glacier 200m en contre bas. Toute erreur serait fatal, heureusement des cordes sont installées par les compagnies avec des guides pour faciliter et sécuriser ce passage.

En haute montagne je ne peux plus laisser de distance entre Marian et moi, sur les passages techniques je dois lui indiquer la marche à suivre, parfois même où mettre ses appuis pour passer de manière sécurisée.

Après les cordes une portion bien raide dans la roche aux couleurs de souffre le lever du soleil nous offre un panorama inoubliable sur le glacier et les montagnes environnantes. Nous en profitons pour boire un peu de thé et engloutir des biscuits sucrés mais en peu de temps Marian commence à prendre froid et trembler. Il faut continuer, avancer et avancer encore, rester en mouvement pour garder la température corporelle.

C'est reparti, la dernière crête se présente devant nous, C'est pentu, engagé au bord du vide dans un pierrier aux tons violacés. Ça glisse, attention où mettre les pieds, choisir ses appuis avec prudence et fermeté est fondamental.

Il faudra encore presque deux heures d'effort pour en venir à bout.

Au sommet de la crête, quelques rochers à escalader et nous voilà sur un plateau où repose en son sein un lac gelé. Le sommet et au bout du sentier à une vingtaine de minutes, en comparaison de ce que nous venons d'avaler comme dénivelé et exposition c'est cadeau... Un dernier effort!

À 10h nous arrivons au sommet du volcan Domuyo, 4702m, après plus de huit heures d'acharnement et de volonté.

Petite danse improvisé au sommet du toit de la Patagonie, au final quoi de plus normal que de conclure 22 mois d'aventure dans cette zone mythique en allant chercher le point du i de fin en gravissant son point culminant.

Nous en profitons pour se promener au bord du glacier que Marian piétine pour la première fois dans sa vie.

Redescente sur le plateau au bord du lac

Au sommet de la crête, quelques rochers à escalader et nous voilà sur un plateau où repose en son sein un lac gelé. Le sommet et au bout du sentier à une vingtaine de minutes, en comparaison de ce que nous venons d'avaler comme dénivelé et exposition c'est cadeau... Un dernier effort!

À 10h nous arrivons au sommet du volcan Domuyo, 4702m, après plus de huit heures d'acharnement et de volonté.

Petite danse improvisé au sommet du toit de la Patagonie, au final quoi de plus normal que de conclure 22 mois d'aventure dans cette zone mythique en allant chercher le point du i de fin en gravissant son point culminant.

Nous en profitons pour se promener au bord du glacier que Marian piétine pour la première fois de sa vie.

Redescente sur le plateau, pique-nique au bord du lac gelé de courte durée en raison du vent froid. La glace craque sans cesse il y a de la vie en dessous même si aucune éruption n'a été observée depuis plus de 150 ans.

Nous attaquons la descente, la crête violacée engagée et glissante au bord du précipice.

Au milieu nous rencontrons un guide avec son groupe, sorti 15 min après nous, il aurons mis deux heures de plus pour l'ascension.

Les jambes sont raides, ça complique la descente, Marian a le vertige, du coup on descend vraiment doucement, parfois elle dégringole certaines portions sur les fesses pour plus de sureté. Une crête moins exposée puis une dernière descente et enfin nous arrivons de nouveau au passage de corde, dernière partie difficile de l'expédition, ensuite ce sera du chemin rocailleux puis du sable volcanique plus mou qui permet de courir droit dans la pente.

Arrivée au camp d'altitude c'est le moment d'envoyer du lourd dans la descente et de poursuivre en courant, trop Fun!

Un groupe qui prépare l'ascension s'entraine à cette technique, je leur fais une démonstration à mach 2, laissant Marian quelque peu en arrière qui se vexe un peu pour la peine.

Arrivée au campement vers 16h il faut plier la tente et préparer la suite de la descente vers les dômes de l'armée à environ 3h de marche. Les jambes sont lourdes, il fait chaud mais cette solution est préférable histoire de na pas se cailler durant la nuit et de pouvoir bien manger car nos amis soldats ne nous laisserons pas mourir de faim. En chemin une pause d'une bonne heure au bord d'un ruisseau potable pour débriefer puis nous avons les deux dernières heures de marche. A l'arrivée les militaires nous accueillent chaleureusement, nous offrent couchage et nourriture. nous partageons divers anecdotes de l'ascension, de voyage, de nos vies en général, de culture, française ou argentine, le tout au son d'un festival de chacarera, musique traditionnelle du nord de l'Argentine. Vers minuit et demi bonne nuit les petits, ça fait déjà presque 24h qu'on est debout avec 16h de marché dans les jambes, il est de s'enfoncer dans nos sacs de couchages pour quelques heures de récupération.