Au aurores je quitte la tente, Lu est déjà à se promener dans les environs pendant que tous les autres terminent leur nuit. Opération remplissage de puit avant d'escalader la petite falaise sur les hauteurs, histoire de bien profiter du panorama avec la douce lumière du jour naissant.

À la descente passage obligé par la baignoire naturelle. Le campement se réveille, s'affaire, s'active pour se diviser et continuer son périple chacun de son côté.

Trois groupes se forment à nouveau, Gonza et Juan partent vers le nord, Fabi les suivra pendant une portion du chemin avant de bifurquer et Lu, Marian et moi montons vers le volcan Domuyo, toit de la Patagonie.

Aujourd'hui seulement 16km mais plus de 700m de dénivelé positif, ça va envoyer du lourd.

La troupe se sépare, il est bientôt midi, déjà trop tard pour éviter la chaleur, ça va rajouter une once de difficulté à l'étape du jour.

Encore une fois Lu est d'une aide précieuse pour sa connaissance non seulement du terrain mais aussi du milieu ambiant auquel il est habitué depuis tout petit.

Au bout de deux heures, la chaleur est insupportable, les rayons dardent notre peau, un grand rocher au bord de la piste nous procure un peu d'ombre pour baisser la température corporelle, partager quelques galettes agrémentées de fromage de chèvre, se désaltérer avec un tereré sucré.

C'est reparti et ça monte fort, Lu et Marian doivent souvent pousser leurs montures pendant que je continue tout en cadence.

Enfin le déclive diminue, la dernière parti est plus facile, au loin apparaissent les dômes de l'armée, point final de la route.

À l'arrivée trois soldats nous accueillent, nous remplissons le formulaire d'usage, prérogative essentielle à l'ascension du sommet du volcan, l'un d'eux nous propose de nous accompagner jusqu'au camp de base à 3100m.

À côté des bâtiments un foyer à l'abri des bourrasques et un petit stock de bois nous permettent de cuisiner non seulement le diner du soir (spaghetti avec crème aux petits pois) mais aussi de préparer la nourriture pour l'escapade en altitude ( riz, lentilles, pommes de terres, oeufs durs, riz sucré à la coco). Deux doses d'alcool ne nous permettrons que de chauffer de l'eau.

Le temps passe et petit à petit nous faisons connaissance des trois militaires, Juan Pablo, Fernando et Emmanuel qui nous accompagnera demain.

Un jeune condor virevolte dans le vent, tournant autour du conglomérat des dômes bétonnés servant de refuges militaires, à quelques mètres au dessus de nos têtes le jeune rapace a l'air bien curieux en cette fin de journée.

Des compagnies de militaires descendent du sommet après toute une journée de marche, paraît-il le spectacle au sommet est grandiose.

Au final, montage et démontage de la tente puisque les soldats nous invitent à passer la nuit dans le refuge en leur compagnie, un luxe.

Nous partageons donc la nuitée, le couvert et la bonne humeur.