Aujourd'hui le vent est de sortie, après l'ascencion du premier col, une belle descente dans les graviers jusqu'à Barrancas. Les bourrasques s'intensifient à mesure que nous avançons, il faut parfois pédaler même en légères descentes. De toute façon j'adore envoyer du lourd dans la pente et me faire une séance pilotage. J'attends les autres à l'embranchement avec l'asphalte de la route 40. Rulo crève, Marian tarde un peu plus, il est déjà presque 13h, vite quelques emplettes avant que ne ferment l'epicerie pour l'heure de la y jsieste. rdv avec Rulo qui répare, à la place du village. Dejeuner salade composée à l'ombre derrière le mur de l'école qui nous sert de parvent. Encore 5km jusqu'à la station service du bled où nous profitons d'un wifi pour alimenter de fraiches publications le monde virtuel.
Il est temps de poursuivre, au bout de 2 min nous passons le pont qui traverse la rivière Barrancas, point de sortie de la Patagonie et point d'entrée de la province de Mendoza.
Après 28 mois en Patagonie, une page se tourne et une autre s'ouvre déjà pour écrire les premières lignes dans la province de Mendoza.
Une trentaine de bornes en montée jusqu'à Ranquil Norte nous attend.
Les bourrasques sont devenues extrêmement forte, parfois le souffle divin nous envoie dans le bas côté , il faut faire attention avec la circulation puisque nous sommes désormais sur une route nationale. Rulo nous met dans le vent pendant que je le prends de face pour protéger un petit peu Marian. Le long de la montagne nous sommes parfois protégés et d'autres fois après une courbe les rafales nous empêchent carrément d'avancer.
Enfin vient une portion de route avec le vent en notre faveur, tout devient plus facile mais évidemment ça ne dure pas.
Il faut lutter, la fatigue se fait sentir, ces derniers 580m de dénivelé nous font souffrir. Plus de source d'énergie rapide sucrée hormis un peu de miel, j'arrête Marian qui en chie et tartine une pomme du doux nectar et lui enfourne dans le museau. "Tiens, prends encore une cuillère de miel, ce boost devrait nous aider à aller au bout.
La dernière partie jusqu'au col, c'est tout avec la tête, le mental et puis finalement on bascule enfin de l'autre côté. Une bonne descente et la dernière montée et nous arrivons au camping municipal du petit village de Ranquil Norte, gratuit, avec eau potable, bbq et douche chaude.
Passage par l'épicerie d'en face pour quelques emplettes, ce soir la bière est méritée mais je craque. Au menu ce soir,. Cuisses de poulet, spaghettis avec sauce maison (oignons, champignons, fromage et de chèvre et fromage crémeux), le tout à la braise, de la tuerie.
Au camping tout le monde sympathise, Carla, prof de sport voyage aussi à vélo et Roman voyage à moto. Les bourrasques le lendemain sent encore pire, entre 40 et 60 noeuds de vent , c'est décidé on reste jusqu'à ce que ça se calme.
La tente de Marian s'envole, il faut renforcer les points d'accroche, alourdir le tout avec des pierres. Journée repos, j'en profite pour laver quelques habits, mettre à jour le blog, me relaxer.
Dans l'aprèm arrive Jean-Marc, Lyonnais , cycliste chevronné qui a tourné ses jambes dans une cinquantaine de pays.
Encore deux autres motocyclistes se joignent à la troupe de voyageurs, Emmanuel et Giuliano. Ce soir ce sera soirée pizza au feu de bois et vin rouge de Mendoza. La joyeuse bande partage dans la bonne humeur jusqu'au plus de minuit. Un ancien du village bien éméché se joint à nous.Roman le fait encore picoler, trop bourré il finit par perdre le contrôle et fait une mauvaise chute. Son nez pisse le sang, il est à moitié dans les vapes. Nous lui donnons de l'eau et des morceaux de pizza pour qu'il puisse récupérer. Finalement un policier qui passait par là appelle une ambulance qui le ramène chez lui. Il est temps d'aller se coucher, demain il faudra remettre les pieds sur les pédales pour suivre la route du bonheur....
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