La nuit a été courte après la soirée pizza avec Ache et Lizz.

Les premiers rayons de soleil coïncident avec notre départ, devant nous, la steppe aride aux tons brun, beige agrémentés de formations végétales et arbustes en touffes espacées.. Sur les hauteurs des sommets dénudés, minérales aux tons rouge. Ça monte en pente douce pendant une vingtaine de km, au loin se dessine la pré cordillère où il faudra franchir les cols. Etape de montagne pour la reprise, peu de sommeil en prime, ça promet...

Deux heures plus tard nous voilà au pied de la pré-cordillère, pause petit déjeuner, il est à peine 10h et les rayons solaires dardent déjà notre peau, avoine, fruit secs et bananes permettent de faire le plein d'énergie avant la première véritable ascension du jour.

le paysage change drastiquement, une rivière descend de la montagne te quelques arbres apparaissent aux abord de son lit. La route, creusée à coup de dynamite dans la montagne révèle les nombreuses strates minérales et colorées entremêlées de sable noir volcanique, cette zone de la Patagonie est à juste titre appelée Patagonie de vallées et de volcans.

Différentes teintes apparaissent dans le panorama, orange, noir, rouge, quelques traces de violet, vert, rouge, pourpre, désormais le jaune flashy des "Cizaña" (centaurea solstitialis) qui bordent la route nous explosent au visage. Ces fleurs disposent d'épines puissantes de plusieurs cm, attention aux crevaisons, y en a partout...

Le dictons local " No metas Cizaña" serait l'équivalent de ne pas mettre de l'huile sur le feu, de ne pas en rajouter.

Plus de deux heures pour arriver au sommet du premier col, une forêt de pins, plus loin des peupliers et des peupliers blancs, ça fait du bien de revoir des zones boisés. Une belle descente vite avalée et puis déjà il faut envoyer du lourd pour hisser nos monture au sommet du deuxième cols.

La chaleur est intense et les jambes sont lourdes pour cette reprise, pause obligatoire au milieu de la pente pour s'hydrater abondamment, étirer nos muscles contractés par l'effort.

Le col une fois passé, nous bifurquons sur une chemin de terre en direction de Huinganco, il est déjà presque 15h, cela fait des heures que le soleil nous piquent le cuir. Après quelques km une forêt de pins nous offre l'ombre nécessaire à une pause bien méritée. Les montures au bord du chemin poussiéreux, nous nous enfonçons dans le bois pour y installer le matelas sur le sol. Un peu de confort après tant d'effort, la fatigue est intense en raison du manque de sommeil.

Je tombe de sommeil pendant que Marian prépare le déjeuner, une fois rassasié nos corps s'entremêlent dans le peu de fraicheur que nous procure les abiétacées. Retour vers morphée pendant que le soleil continue sa course circulaire, bientôt nous voilà à nouveau exposé sous ces rayons. Il est temps de reprendre la route, il faut encore trouver un endroit pour passer la nuit.

Nous reprenons la marche en avant de nos braquets dans le vent pour gravir les dernières portions de grimpette, déjà nous prospectons pour un lieu de camping.

Le temps passe, en face de nous le "cerro Corona", rougit par la lumière de fin de journée dont les contrastes et reliefs s'intensifient pendant la descente jusqu'à Huinganco où nous arrivons 2 heures avant la nuit. Les ombres grandissantes s'installent sur les sommets environnants.

Prises d'informations à l'office du tourisme, achat de vivres, on nous indique un camping à Charra rua à 5km au bord d'une lagune et de la rivière. Nous y arrivons juste avant la nuit. le camping est fermé mais on se faufile. les sanitaires sont également fermés, mais un accès à l'eau non spermet de faure un brin de toilette avant de lancer le feu pour la cuisine du soir. Diner sous les étoiles avant de plonger sus la tente lorsque quelques gouttes font leur apparition.