Petit déjeuner copieux en compagnie de Alba avant de prendre la route.

En quittant Coyhaique le soleil brille et le ciel est bleu, ça change de  la semaine passée pluvieuse et humide, les sommets aux alentours ont perdu la fine couche de neige qui les recouvrait ces derniers jours. 

Le cerro Mackay, que je voyais depuis l’appartement se dresse à ma droite, vertical et minéral.

La route s’engouffre dans une vallée, d’un côté la nature sauvage touffue, désordonnée et naturellement ordonnée, de l’autre des conifères replantés, linéaire, humainement alignés. 

Je ne comprendrais jamais pourquoi en essayant de replanter une zone on se contente d’une seule sorte d’arbre.

Plus loin une vallée colorée, la rivière bordée de fleurs lupinos m’invite à remplir mes gourdes et étancher ma soif, eau pure et vivifiante de la Patagonie .

Comme toujours les dénivelés s’enchaînent avec la chaleur en prime. Après le lago verde, entrée dans le parc national du cerro Castillo, une gorge délicieusement escarpée se dessine, belle crêtes, pics, lignes et amas rocheux aux architectures et formes abstraites ont été sculptés par le vent, la pluie et le temps. Les tons de couleurs varient d’un monticule à l’autre, sable jaune, rouge , tons rosés , roches bleutés, rivière turquoise ...

Les jambes commencent à être lourdes après plus de 75 km, encore un peu plus de 20 bornes, le dernier col est à 1100m puis commence la descente vers Villa cerro Castillo, la route est asphaltée et permet de descendre à bonne allure, c’est à dire à fond jusqu’à un point de vue époustouflant sur la vallée, large avec une énorme rivière au fond et une chaîne de montagne à l’horizon qu’il me faudra passer dans les prochains jours, ça s’annonce rude, dans la continuité à vrai dire.

Le cerro Castillo comme son nom l’indique donne la sensation d’un château qui trône sur la vallée, imposant avec ses pics rocheux en formes de tours.

Ce sont les deniers kilomètres d’asphaltes avant les chemins de cailloux jusqu’à Tortel, d’où part le ferry dans quelques jours.

Il me faudra enchaîner les kilomètres durant plusieurs jours sans pouvoir trop m’arrêter et profiter de ses lieux extraordinaires de beauté que je traverse pour attraper le ferry. 

Il y a un dicton qui dit qu’en Patagonie celui qui se presse, perd son temps et c’est bien vrai, c’est un peu mon ressenti en ce moment, il me faudra prendre plus mon temps en remontant vers le nord après avoir touché le sud du continent.