Le Portal del Valle porte bien son nom puisqu'il est situé à l'entrée du circuit des vallées Calchaquíes, notamment la réserve provinciale "Las Sosas" dont nous nous apprêtons à réaliser l'ascension, la route remontant la vallée en suivant la rivière du même nom. C'est dimanche, le ciel est bleu, le soleil brille de mille feux, des cargaisons de touristes locaux commencent à passer en mini bus pendant que nous terminons le petit déjeuner. De nombreux cyclistes suivent également me même parcours. Nous profitons d'un brin de toilette avant de prendre la route à notre tour.

La route est agréable, le paysage également, des milliers de papillons virevoltent dans le vent, très vite ça commence à monter fort et avec nos montures chargées comme des mulets, nos jambes pas encore habituées à envoyer du lourd, on en chie.

Les points panoramiques permettent de profiter de vues spectaculaires sur des gorges verdoyantes mais aussi de souffler un peu, la progression est lente, rien ne presse.

La réserve fait partie de las Yungas , une jungle montagneuse qui possède une zone de forêt de 18km de large entre 650 et 1750m d'altitude. Un endroit fondamental dans le cycle de l'eau de la région. Au mirador de la rivière il est temps de prendre une collation, un vieux pêcheurs de la zone nous bombardent d'informations précieuses de divers immanquables sur la route. C'est reparti, en montant bien évidemment, c'est pas évident de reprendre le voyage direct par la montagne alors les étapes sont courtes . En arrivant au lieu-dit de l'indio on décide de planter la tente pour la nuit, les jambes de Sil ne suivant plus, mieux vaut s'arrêter là. Il fait encore chaud, 10 litres d'eau dans la poche pour la douche chauffent au soleil pendant que nous profitons de l'endroit. Toilettes et eau potable sont mis disposition par Hugo le responsable. On est dimanche et ça circule pas mal, pas évident de trouver un endroit tranquille pour se doucher. Pendant que je monte la tente dans une zone verte situées au milieu des serpentins de la route sinueuse puis prépare le feu de camp, Silvina trouve un endroit, certe ombragé mais à l'abri du vent, pour se laver. Je fais de même un peu plus tard, un brin de toilette pour s'enfiler dans le sac de couchage y a rien de tel. Ce soir riz yamani et curry de lentilles sont au menu. Je profite du feu de bois pour utiliser les aliments qui cuisent lentement. Les deux chiens de Hugo seront nos gardiens pour la nuit.