Ce matin je passe deux heures à taper la causette à la station essence à côté de laquelle j’avais planter ma tente durant la nuit.

Reginaldo, le motard plein de bonnes vibrations partage son gout de liberté et du bien être qui se cultive en nous, deux retraités forts sympathiques débordent de bonne humeur et enfin un couple qui aime à pédaler durant leur temps libre. Il est déjà 11 heures lorsque je prends la route, en moins d’une heure je me retrouve proche de la réserve écologique de Taim, commence alors les terres marécageuses où barbote un troupeau de vaches broutant des feuillages verts en suspension sur un eau bleu marine qui tranche avec le bleu du ciel, de l’autre côté de la route, une tachã , Chauna torquata de son nom scientifique, est perchée au sommet d’un arbre mort au milieu du marécage.

Ça s’annonce bien!

Encore un petit kilomètre et c’est le début de la réserve, sur les côtés un grand nombre de capybaras, le plus gros rongeur actuel, hérons, ibis, João-Grande, cormorans en grand nombre, la végétation est splendide, riche en couleurs et contrastes, elle sert de séparation entrer les différents bassins, lagunes et chenaux.

Un combi WW avec un couple de brésilien voyageant depuis deux ans s’arrête sur le bas-côté, pure vibes, sons de guitare, ils remplissent mes sacoches de nourriture, me propose de m’embarquer mais à raison, malgré le vent de face, je refuse.

Aujourd’hui c’est plein les yeux, c’est pour vivre des jours comme celui-ci que décision fut prise de parcourir le monde à bicyclette.

Cet endroit est splendide, quel privilège de le parcourir à vélo, de pouvoir s’arrêter n’importe où, n’importe quand pour observer la vie sauvage alors que les véhicule motorisés passant à toute berzingue n’en ont qu’un aperçu trop fugace pour vraiment sentir ce lieu.

Quel plaisir d’observer ces João-Grandes qui vont et viennent les pattes dans l’eau à la recherche de nourriture, l’un d’entre-eux attrape un serpent qui se débat pour sa survie et s’enroule autour de son bec, le volatile le relâche plusieurs fois mais le rattrape aussi sec d’un coup de bec dans l’eau, il fatigue le reptile et finit par l’engloutir, c’est national Géographique en direct live.

Intéressant de voir comment les espèces cohabitent pour leur sécurité afin de se protéger de tout danger potentiel comme par exemple un cycliste.

Les Kamichis à colliers, apparentées aux canards et aux oies, restent généralement en couple se font un question réponde pour donner l’alerte sur la presence d’un intrus. les différents couples dans la zones y participent également et répondent à la conversation codée s’ils détectent également une menace ou restent muets dans le cas contraire.

Les capybaras, de gros mammifères sociales semi-aquatiques, travaillent également à leur sécurité en groupe, le guetteur ou celui qui détecte un danger potentiel donne l’alerte en poussant un cri, lorsque je suis proche, tous plangent sauf celui qui m’a vu, il continue à me surveiller, pousse un cri à chaque mouvement de ma part et pousse encore un cri d’alerte avant de plonger pour de bon.

lorsque la menace est plus distante, tous les capybaras à une trentaines de mètres réagissent au donneur d’alerte et se figent dans une position similaire aux petits rongeurs qui attendaient au bord de la route hier, attendant un autre signal pour plonger dans les eaux du marais, ceux qui sont plus loin continuent à vaquer à leurs occupations. que est le facteur qui font qu’ils répondent ou non au signal d’alerte? la distance ou la troupe familiale?

Lorsque je reste immobile pendant des dizaines de minutes petit à petit les animaux ne se sentent plus menacés et reviennent à leur comportement normal, encore une fois c’est du National géographique.

Plusieurs rapaces postés dans le même arbre, des centaines de cormorans prenant le soleil sur un îlot de terre, etc …

Quelle journée, elle aura justifiée à elle seule les entonnes de kilomètres parcourus vent de face.

Où sont passés les quatre heures qu’il m’aura fallu pour parcourir ces 15 kilomètres ..?

La nature est la plus belle des poésies, un lyrisme sensorielle qui ne demande qu’à être vécu et ce suffit à lui même au-delà de tout vocabulaire

il suffit d’ouvrir les yeux, observer, absorber, s’en inspirer, sentir sa grandeur.