Ce lundi, Silvina, rencontrée la semaine passée sur la plage à Bariloche, vient me chercher avec sa petit fiat dans le but de voyager quelques jours jusqu'à villa Traful pour boucler sa saison avant de rentrer vers Buenos Aires. Sagittaire, elle partage le goût d'aventure, on s'est bien trouvé ce jour où posés l'un à côté de l'autre, nous avons taper la causette pendant des heures à Playa Bonita. Première étape quelques emplettes à Bariloche, puis direction Villa la Angustura, en chemin, pique nique torride au bord du lac devant le cerro "tres Monjes" . Nous avons rdv avec Sebastian, un ami de longue date de Silvina pour visiter sa fabrique de chocolat et passer la soirée en compagnie de sa petite famille.

Le lendemain, passage par le Rio correntoso, la rivière la plus courte du monde qui connecte le lac du même nom avec le Nahuel Huapi. Ballade obligé le long de la rivière puis pique-nique, avant de reprendre la route.

Ça sent la pluie! Le temps passant, se faisant tard, nous décidons finalement de nous installer au bord du lac Espejo pour la nuit, le même lac où je campais en février. Cette fois la bicyclette est dans la voiture . Finalement deux jours s'écoulent à jongler entre les gouttes, improviser un toit sous les arbres pour se protéger des averses pendant que nous cuisinons au bord du feu de camp en sirotant une bouteille de vin.

Retour à Villa Angustura pour refaire et quelques courses avant de s'enfoncer dans les montagnes, les prévisions météo pour les prochains jours annoncent encore de la pluie, on en vient à étudier un plan B mais lorsque la bifurcation en direction de Traful se présente nous décidons de tenter le coup. Coup gagnant!

En arrivant au bord du lac, le soleil nous accueille et pointe le bout de son nez, encore une fois les prévisions météo étaient totalement fausses. C'est bien pour ça que je ne les regarde jamais lorsque je pédale. Au centre d'information touristique, la zombie masquée qui nous reçoit fait autant preuve de bon sens concernant sa muselière que pour les infos qu'elle nous passe, elle annonce un après midi pluvieux alors que soleil brille. Quand les gens arrêtent se penser et d'observer, croyant que Google détient la vérité absolue...

On commence en douceur par le sentier didactique de la cascade du cerro blanco et de "l' Arroyo Coa Co", lieu idéale pour observer les volatiles de la zone. Le Huet Huet, au chant timide mais fort dont le son rappelle celui des jouets pour bébé en caoutchouc lorsqu'ils expulsent de l'air, le chucao, gardien du bosquet, suivant de manière dissimulée les marcheurs, le churin andin, le plus petit de sa famille qui possède également un chant puissant, le picvert andin et sa crête rouge flamboyante, etc ...

À la sortie du bosquet direction le mirador des vents, promontoire rocheux, évidemment exposé aux quatre vents. Après la plateforme d'observation, séance aventure pour aller au bord de la falaise avec des fenêtres offrant de superbes vues sur le cerro Negro et le lac Traful. À l'horizon, des rayons de soleil percent une couche nuageuse et illumine le lac.

Le soleil se couche bientôt et nous n'avons toujours pas de lieux pour dormir, retour vers une petite plage précédent l'entrée du village où nous plantons la tente juste derrière la panneau campement et feu interdit. Quelques gouttes commencent à tomver, improvisation d'un toit arrimer aux branches pour préparer le dîner au sec en utilisant ma petite cuisinière à bois. Ça fait double usage, permettant ainsi de préparer le dîner mais aussi de se réchauffer au bord d'un petit feu hors sol. La pluie s'est intensifiée, on ne s'en est même pas rendu compte... Il est temps de retrouver Morphée.

Le lendemain le soleil est de la partie, après une douche "bucket" (avec un sac de 5l) bien froide au bord du lac et un bon petit déj', direction le sentier du Cerro Negro où une petite chienne affectueuse nous accueillent. Nous attaquons la montée, la chienne qui nous suit, finit par nous servir de guide toute la journée. 6h30 de marche, 1200m de dénivelé et une promenade hallucinante jusqu'au sommet de la montagne, panoramas incroyables, descente engagée dans un pierrier, une randonnée inoubliable. Au sommet deux condors nous accueillent par plusieurs survols somptueux. Le clebs a dû parcourir de double de distance, quel plaisir de le voir dévaler le dénivelé en chasse du premier lièvre qui passe à des centaines de mètres. Nous redescendons peu de temps avant la nuit, plus de temps pour trouver un campement. Ne changeons pas une formule qui marche, retour au même spot que la vielle, cette fois sans la pluie, et du coup on en profite pour se faire un bon feu de camp. Guiso de lentilles et bouteille de pif. Quelle journée !

Dans la nuit un besoin pressant me faut sortir de la tente, le ciel est somptueux, la lune ayant déjà disparue, sans pollution lumineuse humaine, la voie lactée resplendit au coeur de la galaxie .

Matin ensoleillé, baignade, nu au bord du lac pour commencer la journée. Salade tomate, mais , choux, carottes et restes de la veille en guise de brunch avant de prendre la direction de San Martin de los Andes. En chemin les cascasdes Ñivinco qui paraît-il valent le détour. San Martin attendra!

C'est reparti pour quelques km en basket. La première cascade est squatté par la plupart des badauds, on continue à remonter la rivière et bingo, la dernière cascade est sublime, l'heure est idéale, l'atmosphère magique, les rayons de soleil ont l'angle parfait pour créer des rayons lumineux au milieu des exhalaisons de la cascade.

Plein les mirettes, un tronc devant la chute d'eau ressemble à un éléphant. Nous nous installons sur un rocher ensoleillé, en retrait pour observer cette scène splendide et naturelle en profitant d'un bon maté.

Séance photo et explorations des méandres de la rivière avant de retourner à la voiture pour poursuivre notre route. Á quelques km se trouve le lac Falkner couvert par les nuages. Malgré l'interdiction de camping ce sera notre spot pour la nuit, la tente dissimulée par les nombreuses langues et arbustes qui nous isolent de la route . Installation du campement et le sommet de dégage pour le coucher de soleil .

Après quelques photos il est temps d'accumuler du bois pour le feu de camp être commencer à cuisiner. En ce moment je le spécialise dans la cuisine au feu de bois, un pur régale.

Ces derniers temps je me réveille souvent avant le lever de soleil, j'en profite toujours pour une petite promenade et une séance photo des alentours.

À l'aube naissante, deux vaches se baignent dans le lac avec un carnaval de couleur en arrière plan. Je dégaine mon objectif et les mitraillent.

Plus loin un ponton avec une jolie cascade et une vue sur le lieux de campement.



La route 40 nous attend, il est temps de reprendre la route en direction du lac Hermoso puis San Martin de los Andes.